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L'apnée du sommeil

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Je t'aime comme tu es...

Définition

Une apnée du sommeil est caractérisée par un arrêt du flux aérien d'une durée supérieure ou égale à 10 secondes, la reprise respiratoire coïncidant habituellement avec un éveil très bref ou l'allégement du sommeil. A côté de l'apnée, on définit une forme incomplète, l'hypopnée qui se traduit par une diminution du flux respiratoire d'au moins 50 %, associée à une désaturation de l'hémoglobine en oxygène, égale ou supérieure à 4%.

Le Syndrome d'Apnées Obstructives du Sommeil (SAOS) est défini par l'interruption du sommeil par, en moyenne, plus de 10 apnées par heure de sommeil ou de 15 hypopnées par heure de sommeil.

Les chiffres de l'index d'apnées supérieurs à 50 ne sont pas
exceptionnels. Mais au-delà du nombre d'apnées, la sévérité du syndrome n'est réellement appréciée que par la connaissance simultanée de la désaturation du sang artériel en oxygène qu'elles entraînent, et du tableau clinique complet (hypersomnolence, troubles neuro psychiques, HTA, coronaropathie, etc.).

Ces apnées sont définies comme obstructives (et non centrales) par la persistance des mouvements thoraco-abdominaux pendant l'interruption du flux naso-buccal.

Nous faisons tous des apnées lors de notre sommeil mais ces apnées sont moins nombreuses, plus courtes et surtout n'entraînent ni conséquences hémodynamiques et/ou cardio-respiratoires, ni réveil cortical.

Lors de l'inspiration, alors que le tonus des muscles pharyngés dilatateurs du pharynx est diminué et lors d'épisodes d'instabilité respiratoire (stade II et sommeil paradoxal), des épisodes d'obstructions pharyngées peuvent apparaître. Les différents sites d'obstructions se situent au niveau du voile du palais, de la région rétro-basi-linguale, de l'épiglotte. Ces obstructions sont aggravées en cas de turbulences aériques d'origine nasales chez des patients fréquemment ronfleurs.

Dans le Syndrome d'Apnées Obstructives du Sommeil, la fragmentation du sommeil entraîne une somnolence diurne et une baisse des capacités de concentration (risque d'accident de la route ou d'accidents du travail,...). L'apnée entraîne une hypoxie, une bradycardie suivie d'une tachycardie avec risques hypertensifs. Cette apnée est susceptible d'entraîner un arrêt cardio-respiratoire nocturne.

On pourrait résumer la nuit de l'apnéique du sommeil en une succession d'exercices de plongée en apnée suivie d'un sprint !

Le diagnostic

Il repose essentiellement sur l'examen du spécialiste ORL. C'est lui seul qui facilement peut rassembler les éléments du diagnostic de l'affection, de son mécanisme, de sa gravité ainsi que de la meilleure thérapeutique à lui opposer.

L'interrogatoire

Celui-ci recherche :

chez le conjoint

l'importance du ronflement (jusqu'où s'entend-il ?) : plus on fait du bruit, plus on étouffe

l'existence d'apnées, leur durée

chez le ronfleur, il apprécie une surcharge pondérale en demandant le poids et la taille et il recherche l'existence de :

réveils en sursaut, avec ou sans sensation d'étouffement, ou de cauchemars avec sensation d'agression

d'une fatigue au réveil (plus fatigué en se réveillant qu'en se couchant), d'un besoin d'une heure au moins avant d'être en forme le matin

d'envies d'uriner nocturnes fréquentes et abondantes

éventuellement d'une baisse de la libido

d'une somnolence diurne, dans les réunions, devant la télé, en voiture, et surtout au volant après au moins 50 km

d'une sécheresse de la bouche le matin, témoignant d'une obstruction  nasale nocturne,

d'une pathologie nasale associée

de la prise de somnifères

d'une pathologie générale (hypertension, diabète, etc) qui rendrait difficile un traitement chirurgical

L'examen ORL

Il recherche:

une longue luette (souvent rétractée, parfois terminée par un phylum muqueux qu'il faut découvrir)

un grand voile, ou un voile palmé,

de grosses amygdales, une grosse langue

un pharynx encombré, congestif,

une obstruction nasale, quelle qu'en soit la cause

Le traitement hygieno-diététique

Il faut :

abandonner des habitudes néfastes favorisant le ronflement (ronchopathie) telles que :

les repas du soir trop copieux (ou alors, ne se coucher qu'une fois la digestion achevée)

l'excès d'alcool, notamment au dîner

la prise de somnifère, parfois prescrit à tort pour lutter contre un sommeil fragmenté, alors que celui-ci est justement causé par la rhonchopathie ainsi aggravée

une durée de sommeil volontairement insuffisante.

lutter contre l'obésité car la surcharge pondérale se localise non seulement dans l'abdomen où sur les membres, mais aussi dans le cou, rétrécissant l'isthme du gosier et le pharynx. D'autre part, les échecs de la chirurgie sont directement en rapport avec l'obésité, surtout si d'autres facteurs de risques sont associés.

Le traitement médical

Il n'existe pas à ce jour de traitement médicamenteux du SAS. Le seul traitement médical efficace consiste dans le port nocturne d'un masque nasal insufflant de l'air sous pression dans le pharynx et réalisant une sorte d'attelle pneumatique nocturne (Pression Positive Continue Nocturne ou CPAP). La machine est calibrée pour chaque patient et nécessite des contrôles d'efficacité polysomnographiques (enregistrement du sommeil).

Ce traitement impose un port journalier de la CPAP, durant toute la nuit et durant toute la vie sous peine de récidive. A la longue, le traitement est susceptible d'entraîner des manifestations nasales à type de rhinite ou d'escarres cutanées rendant impossible le port du masque de sorte que 20 % des patients le refusent d'emblée et 10 à 20 % l'abandonnent après moins de 3 mois. Il est cependant le seul possible pour les obèses car l'obésité est une contre indication pour les traitements chirurgicaux.

Le traitement postural

Il s'agit d'adopter une position de décubitus ventral, c'est-à-dire de "dormir sur le ventre"

En fait, l'essentiel est d'obtenir que la bouche soit située nettement plus bas que la nuque, afin d'être sûr que le voile du palais, devenu hypotonique dans le sommeil, parte bien en avant, loin de la paroi postérieure du pharynx : il faut donc, en dormant, regarder la terre, ou, plus prosaïquement, humer le drap du dessous. Si cela est réalisé, il n'est pas indispensable d'être tout à fait sur le ventre, et dans cette mesure on peut trouver des compromis, qui permettent théoriquement, aux sujets obèses d'envisager cette technique. Peu importe également que la bouche soit ouverte ou fermée. De toutes manières, les organes qui la composent, mâchoire, langue, joues, etc., sont, eux aussi en dormant sur le ventre, projetés en avant par leur poids, et laissent ainsi en arrière l'axe respiratoire parfaitement libre.

Cette position en decubitus ventral présente en outre l'avantage d'être la plus silencieuse, c'est à dire la moins asphyxiante, quand il existe une obstruction nasale; dans ce cas en effet la respiration est entièrement buccale, mais cette projection en avant des parties molles de la bouche écarte les parois de celle-ci, et dégage le trajet aérien : sans turbulence, l'air peut ainsi passer librement de manière presque complètement insonore. Le moindre rhume, qui d'habitude aggrave énormément un ronflement, sera dans cette posture beaucoup mieux supporté.

Il faut ensuite trouver une position confortable pour les trois articulations qui vont être le plus étonnées de ce nouveau mode de repos, le cou et les épaules :

Le cou ne doit pas être trop tordu : un jeu de petits oreillers permet de caler la tête en bonne situation; le front doit reposer sur un coussin ou sur le bras replié. Mais la bouche et le nez, pour que la respiration soit aisée, ne doivent pas s'écraser sur le drap.

Les bras doivent être placés de manière à ne pas tourmenter les épaules, tout en permettant aux mains de venir contribuer au maintien de la tête.

Au début de ces efforts, l'organisme va très vite, malgré ses bonnes résolutions, reprendre l'habitude de dormir sur le dos ou sur le côté. Il faut donc trouver un moyen d'en avertir le subconscient de manière suffisamment précise pour que celui ci remette automatiquement le corps endormi dans la bonne position - couché sur le ventre - sans que ce déplacement amène le réveil et l'émergence au conscient.

L'essentiel est aussi de respecter le sommeil du ronfleur. Il doit simplement modifier sa position sans remonter de la profondeur des rêves vers laquelle il repose. Il faut créer un réflexe de conditionnement simple, qui l'avertisse subconsciemment qu'il s'est remis à ronfler, et doit reprendre une bonne position.

Un geste banal, tel l'index du conjoint éveillé, légèrement mais régulièrement pressé sur le haut de l'épaule, est souvent le mieux approprié. Mais ce signal, malgré son insistance, doit en même temps être chargé de douceur et de tendresse, et avoir la pitié et l'attention que l'on a pour bouger un malade ou un blessé, en faisant tout son possible pour ne pas faire souffrir, c'est-à-dire, en l'occurrence, ne pas réveiller.

Ainsi, usant là de la méthode de Pavlov, le ronfleur va se conditionner à ce geste, en lui attribuant tout de suite, dès qu'il en a perception, deux significations jumelées : certes tout d'abord "tu n'es plus sur le ventre, tu ronfles"; mais tout autant "je t'aime, mais tu es en train d'asphyxier, je voudrais t'aider".

Mais l'emploi de ce traitement postural est en pratique rarement capable à lui seul de faire disparaître le ronflement, notamment chez les obèses et les arthrosiques.

Pourtant dans certain cas il est utile, lorsque les autres traitements n'ont pas été complètement efficaces. Son effet mécanique, quand il parvient à dégager l'axe aérien en utilisant la force de la pesanteur, est comparable à l'attelle pneumatique du masque en pression positive continue (CPAP).

Les traitements chirurgicaux

Ils sont de 2 types :

le traitement chirurgical de réduction; quelles qu'en soient les méthodes, il est de réalisation simple

le traitement d'avancée mandibulaire, de réalisation plus complexe.

Le traitement chirurgical de réduction

Il consiste à "faire de la place" dans la gorge. Il comprend:

les plasties opératoires du voile. Ces traitements portent essentiellement sur le voile du palais : ils le raccourcissent, suppriment la luette, et utilisent les tissus en excès pour élargir l'espace aérien.

le laser qui peut être employé comme un bistouri électrique classique

la radio-fréquence qui est un traitement chirurgical récent qui utilise l'échauffement contrôlé des tissus fourni par l'emploi d'un courant approprié. Cet échauffement entraîne une lésion nécrotique limitée par brûlure interne, dont la cicatrice rétractile diminue la longueur de la luette et rétracte le voile.

Ce type de traitement doit toujours tenir compte l'obstruction respiratoire que réalisent soit une déviation de cloison ou une sinusite chronique soit de grosses amygdales (surtout chez l'enfant).

Bien qu'il ne s'agisse pas d'une complication, il existe une douleur postopératoire. Comparable à celle d'une violente angine, elle dure au maximum une huitaine de jours.

Elle est remarquable par sa très grande variabilité d'un patient à l'autre :

son intensité dépend beaucoup plus de la sensibilité personnelle du patient que du moyen employé pour réaliser la réduction chirurgicale

certains sujets ne ressentent qu'une douleur légère pendant 2 à 4 jours; d'autres au contraire sont très gênés pendant une semaine.

C'est pourquoi au total ces douleurs, qui répondent bien aux antalgiques, nécessitent souvent un arrêt de travail d'une semaine environ.

Les contrindications sont :

l'obésité importante

une mâchoire inférieure brève avec rétrognathie

Le traitement chirurgical d'avancée mandibulaire 

Il consiste à avancer la mâchoire pour attirer en avant la base de langue verticalisée. Celle-ci en effet, beaucoup plus qu'une luette souvent normale, est bien souvent responsable dans les formes graves de l'obstruction respiratoire.

Il est réservé aux patients jeunes ne tolérant pas pour des raisons diverses le masque permettant la ventilation respiratoire en pression positive.

 

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