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La régulation du poids

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Le poids est une grandeur régulée

Le poids, dans la mesure où on l'assimile au volume du stockage de la graisse dans les adipocytes, est une grandeur régulée par le centre de contrôle du Système de Gestion de l'énergie.

La théorie ambiante n'est pourtant pas celle-là : on considérait - et certains considèrent toujours - que le poids résulte de la différence entre les apports d'énergie et sa consommation. De là découle que si on diminue les apports, le stock de graisse - donc le poids - va diminuer.

Voici - au moins - trois raisons qui montrent que cette théorie ne peut pas être vraie car elle ne correspond pas à l'observation quotidienne des faits.

Comment contrôler ses apports caloriques avec une précision diabolique ?

Imaginons une personne dont l’organisme dépenserait en moyenne 2 500 calories par jour et dont le poids serait stable. Que pourrait-on déduire de ses apports alimentaires ? Pour la totalité des nutritionnistes et des scientifiques, il va de soi que les apports caloriques de cette personne se situent à un niveau strictement égal à celui de ses dépenses et qu’elle consomme donc 2 500 calories en moyenne chaque jour. Il est, en effet, aujourd’hui parfaitement admis par l’ensemble de la communauté médicale, sans plus aucune contestation, que la prise de poids, et l’obésité, résulte d’un déséquilibre de la balance énergétique. D’une manière ou d’une autre, la personne qui consomme plus de calories qu’elle ne peut en dépenser, accumule un surpoids qui se constitue sous forme de graisses. Et ceci, quelle que soit la nature des calories consommées en excès, protéines, glucides ou lipides. Tout excès ayant la fâcheuse conséquence de toujours entraîner une augmentation des réserves adipeuses.

Si cette personne se trompe et augmente seulement de 2 % sa consommation calorique, soit 50 calories de plus tous les jours, son poids augmentera de 10 kg en 5 ans ! En effet, 50 Cal représente 5,5 grammes de graisse (1 gr de lipide = 9 Cal) en supplément qui, multipliés par 365 jours donnent 2 kg/an.

Pour réaliser l’insignifiance de ce petit écart, rappelons que 50 calories ne représentent que 2 malheureux carré de sucre dans le petit noir du matin ou 200 g de haricots verts. 

Or nous connaissons tous des personnes qui n’ont pas pris 10 kg tous les 5 ans. Si, pendant toutes ces années, ces individus sont parvenus à maintenir leur poids, nous pouvons logiquement en déduire qu’ils n’ont donc pas commis cette minuscule erreur. Comment diable ont-ils bien pu s’y prendre ? Comment ont-ils réussi toute leur vie durant à ne jamais se tromper de même 50 calories, 2 simples petits sucres tous les jours ?

Or :

il est impossible de connaître sa consommation exacte d'énergie

il est impossible de connaître la valeur énergétique des aliments à quelques pour cent près. Une petite erreur sur un gramme d’huile dans l’assaisonnement d’une salade modifierait déjà le calcul de 9 calories. Ensuite, il faudrait qu’elles puissent également disposer d’une table de composition des aliments parfaite de précision. Mais encore faudra-t-il qu’elles interrogent leurs amis, les restaurateurs, leurs commerçants... sur la composition exacte des plats qu’on leur propose. Sur ce point encore, comment savoir si la composition de la tranche de jambon que leur a vendues le charcutier correspond bien à celle dont on parle dans les tables. En 1998, les agriculteurs annonçaient que la récolte de mirabelles était 15 % plus sucrée que celle des années précédentes. Tout cela ne peut, bien entendu, jamais figurer dans les tables de composition des aliments. Il faut donc bien admettre qu’il ne sera jamais possible à personne de connaître à 1 % ou 2 % près le niveau énergétique de ses apports caloriques.

Alors ? Comment font-ils ? Ils ne savent ni ce qu’ils dépensent ni ce qu’ils consomment et pourtant ils ajustent, en moyenne et sans jamais se tromper, leur consommation alimentaire à leurs dépenses énergétiques. Quel est donc ce mystérieux secret ?

Pourquoi la diététique ne résout-elle rien ?

A l'inverse, tous les obèses, sauf sans doute quelques masochistes, ont observé à la lettre, des mois durant, avec une volonté dont leur tortionnaire serait sans doute bien incapable, des régimes adaptés, calculés, réglés scientifiquement. Tous (95 % disent les statistiques) ont échoué et n'ont pu maintenir leur poids pendant 5 ans à une valeur plus faible que celle de départ.

Et pourtant, au fil des régimes, ils ont appris à convertir les aliments en calories; ils savent apprécier le poids d'un morceau de pain à quelques grammes près; il connaissent tout de leurs réactions qu'ils ont analysées, décortiquées, expliquées.

Pourquoi s'entête-t-on à considérer comme seule méthode valable une méthode qui conduit à 95 % d'échec ? Dans quelle autre discipline a-t-on une attitude aussi stupide ? N'est-on pas en droit de mettre en doute les principes sur lesquels elle est fondée compte-tenu que rien n'indique qu'elle est vraie ?

Pourquoi les obèses arrêtent-ils de grossir ?

Tous les obèses vous le diront, leur prise de poids s'est faite plutôt par à-coups assez rapide. Il n'est pas rare qu'ils aient pris 5 à 10 kg par an pendant quelques années.

Ont-ils changé leurs habitudes alimentaires ? Se sont-ils tout à coup mis à dévorer des poulets entiers à leur petit déjeuner ? Non, la plupart du temps ils n'ont rien changé à leurs habitudes. Certains ont grossi à la suite d'évènements psychologiques (décès d'un proche, problèmes professionnels,....) mais cela n'a rien à voir avec la consommation ou l'apport de calorie. D'autres ont toujours été gros, en particulier depuis la puberté.

En supposant toutefois qu'ils aient - à leur insu - subi une modification de leur métabolisme, ils auraient dû grossir indéfiniment, surtout ceux qui grossissent depuis leur enfance. Les personnes de 400 ou 500 kg devraient être monnaie courante. Or ces cas demeurent exceptionnels : tous les autres ont arrêté un jour de grossir. Certes leur poids est élevé mais il s'est stabilisé, indépendamment de leur alimentation.

Comment expliquer ce phénomène ?

Le poids d'équilibre

L'explication est que le poids est une valeur régulée par l'organisme autour d'une valeur de consigne que l'on peut appeler poids d'équilibre.

Si le poids vient à s'écarter de cette valeur, l'organisme va tout faire pour le ramener à cette valeur de départ. Et on ne lutte pas contre son corps....

Si le poids d'équilibre est plus bas que la "normale", l'individu souffrira de maigreur, s'il est plus haut, il souffrira d'obésité. Toute tentative pour s'éloigner du poids d'équilibre est vouée à l'échec. Réciproquement, les personnes n'ayant aucun problème de poids n'y sont... pour rien ! C'est leur organisme qui se charge de régler les dépenses énergétiques en fonction de leurs apports.

En d'autres termes, les obèses ont en général un système de Gestion de l'énergie parfaitement en ordre de marche (ce qui explique d'ailleurs que les analyses ne montrent aucune anomalie). Ils ont simplement une valeur de poids de consigne plus élevée que celle que la société a décidé comme étant "normale".

Le centre de régulation

On doit donc admettre l'existence d'un centre de régulation de la masse graisseuse qui :

est informé en permanence de l'état des "stocks" : les adipocytes sont-ils vides ou pleins ? Lesquels ?

compare l'état des stocks à une valeur de consigne (poids d'équilibre). Cette valeur dépend de notre patrimoine génétique mais aussi de notre passé énergétique. Sa valeur augmente si nous avons été confrontés à des situations antérieures de famine qui auraient montré que la valeur de consigne précédente était trop faible.

donne l'ordre aux centres de consommations d'énergie d'augmenter ou de diminuer le métabolisme, c'est-à-dire la consommation d'énergie, pour compenser les variations du niveau de stock.

Les idées fausses

"Heureusement que j'ai fait un régime après mes vacances : j'avais pris 4 kilos et je les ai reperdus"

...et d'ajouter, si l'interlocuteur est obèse : "tu ferais bien d'en faire autant !"

Voilà une double idée fausse :

"j'ai perdu 4 kilos grâce au régime"

Eh bien, désolé, non ! Que s'est-il passé ?

Le poids d'équilibre n'est pas stable (tout au moins à la précision avec laquelle on le mesure, c'est-à-dire 0,5 kg) et il varie en fonction :

du stress (dans un sens comme dans l'autre d'ailleurs, suivant les individus !)

du mode de vie

du passé alimentaire (il a tendance à monter après une période de restriction)

du degré d'hydratation du corps. Le corps humain tolère des variations de 2 à 3 litres, c'est-à-dire 2 à 3 kilos et l'hydratation dépend de l'exercice physique ou de la chaleur (transpiration)

du cycle féminin : la femme prend quelques kilos durant les règles qu'elle reperd ensuite

Or justement, les vacances correspondent à un changement de mode de vie et du stress. Chez certain, le poids augmente au début des congés et redescend lorsque le rythme reprend son mode antérieur.

Il se trouve que ce changement correspond aussi à un changement d'habitudes alimentaires (mais aussi sportives, sexuelles...). L'image populaire est donc d'associer le changement de poids au changement de ces habitudes : si on prend du poids en vacances c'est parce qu'on mange plus.

Au retour de vacances, le poids d'équilibre retrouve naturellement sa valeur antérieure mais, "effrayé" par le surpoids qu'il observe, l'individu va décréter un régime et, comme il observera une diminution concomitante de son poids, il aura tendance à établir une relation de cause à effet. Mais je connais de nombreuses personnes qui ne font aucun régime au retour des vacances et dont le poids retrouve "miraculeusement" sa valeur...

"tu devrais en faire autant"

Eh bien non ! ce qui est bon (ou sans danger) pour les uns ne l'est pas forcément pour les autres.

En effet les obèses ont souvent une sensibilité importante de leur poids d'équilibre, en particulier aux privations. Un régime chez eux conduit le plus souvent à... une augmentation de poids à terme. Ils sont donc à proscrire.

"Quand on ne mange pas assez, on oblige son organisme à puiser dans ses réserves, donc on maigrit"

Oui, c'est vrai... à court terme. Le problème, c'est que les réserves de l'organisme ne sont pas inépuisables et il faut bien arrêter un jour le régime de manière à rester en vie ! Ce jour-là, on reprend tout le poids perdu, le plus souvent avec une prime : le poids d'équilibre a augmenté pour pouvoir tenir plus longtemps en cas de récidive de pénurie alimentaire.

Comme exemple, on entend souvent parler des camps de concentration où "il n'y avait plus d'obèse". En fait, s'il n'y en avait plus, ce n'est pas qu'ils avaient maigri, mais qu'ils étaient morts. Cela est dû au fait que les obèses ont un métabolisme basal plus élevé (qui s'explique simplement par leur poids) que les personnes maigres et résistent donc moins bien aux privations très sévères. A noter que les rescapés des camps ont souvent ensuite pris beaucoup de poids.

"Regarde M. X, tout ce qu'il mange ! Si son poids était régulé, il ne devrait pas grossir, or il est obèse"

Tout système de régulation a une plage de fonctionnement qui est limitée. De même qu'un régime sévère fait maigrir (l'organisme ne peut compenser), un excès notoire de nourriture fait grossir, car, là aussi l'organisme ne parvient plus à éliminer le surplus de graisse. On peut alors parler de surabondance.

Mais si l'alimentation redevient normale, c'est-à-dire dans la plage de régulation possible, le poids le redeviendra également.

 

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